Depuis peu, j’ai rejoint, sur Facebook, un groupe d’anciens étudiants du collège où j’ai effectué mes études secondaires, le St Mary’s College. C’était histoire de suivre le mouvement, sans plus de convictions ou d’attentes.
Impressionné de voir cet attachement à ces années collèges, la richesse des anecdotes, des souvenirs et surtout un sens d’appartenance inébranlable. Mais — oui, il y a toujours un « mais » -, je ne retrouve pas ces émotions en moi.
Je ne renie absolument pas mon appartenance à ce collège. Je suis heureux d’avoir fait partie de cette belle aventure, mais sans plus.
Pour être honnête, mes poils ne se sont pas hérissés devant cette nostalgie du collège. Je me suis même demandé pourquoi je ne ressentais pas la même chose, cette même émotion, ce rythme cardiaque qui s’accélère. Mon manque d’empathie flagrante me faisait me sentir différent, voire coupable, à vrai dire.
Je ne ressens aucune nostalgie en rapport à mon institution secondaire. Suis-je fier d’y avoir été ? Oui. Cette expérience longue de sept ans m’a permis de me construire et de contribuer à ce que je suis aujourd’hui. Elle m’a permis de rencontrer des personnes fabuleuses qui ont eu, probablement, une influence sur ma vie. Elle m’a permis de vivre les prémices d’un questionnement sur le sens de la vie, sur mon avenir, sur ce que je voulais devenir. C’est une évidence pour moi.
A l’époque, c’était sans doute intense. Mais plus de vingt ans après, je ne ressens aucune nostalgie. Et par ricochet, aucun besoin d’en témoigner avec autant d’excitation.
Ce qui m’amène à me demander pourquoi je ne partage pas le même sentiment que mes paires. C’est peut-être simplement un degré différent de perception. C’est, sans doute, une période de ma vie que j’ai inconsciemment mis aux oubliettes. Bref, j’ai dû égoïstement jeter le bébé avec l’eau du bain.