Ils te dévisagent. Il semble que tu ne correspondes pas à ce qu’ils pensent être bien. Ils te jugent… d’un regard. Un regard déjà empoisonné par le mépris, les préjugés.
Des situations comme celle-ci, on a, malheureusement, à y faire face trop souvent dans notre quotidien. Pourquoi ce mépris ? D’autant plus que tu n’as pas demandé une quelconque attention de la part de ces personnes.
Une tentative d’explication s’impose… C’est plus fort qu’eux. Ils vivent dans un écosystème complexe où l’apparence prime. Où le paraître est Roi, et les préjugés sa muse.
A Maurice, on entend souvent cette phrase, non assumée, honteuse même, souvent chuchotée : “Pa nou bann sa”. Une définition qui s’apparente à un pseudo communautarisme, davantage lié à un groupe de personnes s’estimant socialement supérieure. Mais sur quelle base ?
Oubliant d’où ils viennent, s’arrangeant avec l’histoire, inventant une histoire qui devient la leur. Ils se regroupent entre eux. Et puis, si tu as le malheur de te trouver dans leur périmètre, pour une quelconque raison, les poils de la bête se dressent.
Ils défendent leur territoire imaginaire. Très vraisemblablement portés par un sentiment de supériorité, ils vont à l’abordage. Des regards de mépris, des piques, de l’arrogance comme pour montrer clairement, comme une provocation, que tu n’as pas ta place ici.
Pourtant, d’apparence, on se ressemble, il n’y pas de différence. Alors pourquoi ce délit de faciès ? Je ne sais pas. La seule évidence étant que c’est hélas une cruelle réalité de notre société. Et c’est triste.